Vaughn Smith hyperpolyglotte
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Parler trois langues couramment, c’est déjà un bel exploit. Alors que dire d’un homme qui parle couramment 8 langues et en comprend 37 autres ? Vaughn Smith, un hyperpolyglotte de 46 ans, n’a jamais cherché la célébrité à travers les langues. Ce qu’il aime, c’est créer des liens humains grâce aux diverses langues qu’il connaît.

Parler 45 langues, à quoi ça ressemble ?

Début avril, une journaliste du Washington Post a suivi le quotidien d’un hyperpolyglotte discret. Et à quoi ressemble la vie d’un homme qui comprend (à différents niveaux) 45 langues différentes ? Pour Vaughn Smith, un Américain de 46 ans, c’est plutôt simple : voir ses amis, s’occuper de sa famille, faire son travail de nettoyeur de tapis et surtout, avoir l’occasion de pratiquer l’une des 45 langues qu’il connaît.

L’homme explique que son intérêt pour les langues a commencé lorsqu’il était enfant : il a eu la chance d’apprendre l’anglais grâce à son père et l’espagnol grâce à sa mère. Lors de la visite d’un cousin éloigné habitant en Belgique, il découvre l’existence d’autres langues étrangères et se dit qu’il s’agit d’un “super pouvoir” très pratique. Suite à cette révélation, il s’intéresse à toutes les langues qu’il croise : les albums de musique française de sa mère, un dictionnaire en allemand qu’il trouve en suivant son père au travail, un garçon russe qui va à l’école avec lui…

Année après année, rencontre après rencontre, Vaughn devient un hyperpolyglotte, c’est-à-dire quelqu’un qui peut parler plus de 11 langues.

Comment définir son niveau en langues ?

Bien évidemment, Vaughn n’a pas le même niveau dans toutes les langues et il y en a certaines qu’il maîtrise plus que d’autres. Ainsi, il parle couramment l’anglais, l’espagnol, le bulgare, le tchèque, le portugais, le russe et le slovaque, mais peut aussi avoir de longues conversations (même s’il devra peut-être rechercher un peu son vocabulaire) en croate, finnois, italien, letton, serbe et nahuatl. Et ce n’est pas tout ! L’homme est aussi capable d’avoir quelques conversations simples en catalan, hollandais, français, allemand, hongrois, islandais, gaélique, norvégien et en polonais. Sans oublier la langue des signes américaine.

Et si on s’en tient aux conversations simples sur la vie quotidienne, alors Vaughn peut aussi comprendre et parler arabe, grec, hébreu, japonais, mandarin, suédois, etc…

Voilà pourquoi il est difficile de définir son niveau dans une langue : il y a une différence entre comprendre quelques mots de présentation et pouvoir débattre d’un sujet compliqué avec un natif. Mais Vaughn ne fait pas ça pour la performance et ne se sert pas de ses compétences linguistiques pour devenir célèbre. Il explique aimer le fait que les langues lui permettent de faire des rencontres impromptues et d’apprendre à vraiment connaître les gens. Dans son article, la journaliste explique d’ailleurs la leçon qu’elle a apprise grâce à Vaughn : “En faisant l’effort d’apprendre la langue d’une personne, vous lui montrez que vous appréciez ce qu’elle est réellement.”

Learn Spanish to be hyperpolyglot
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Le cerveau d’un polyglotte est-il différent ?

Pour comprendre comment Vaughn est capable d’emmagasiner autant de savoirs et d’apprendre autant de langues étrangères, la journaliste lui a proposé de comparer son cerveau avec le sien. Pour cela, ils sont allés passer plusieurs IRM au MIT (Institut de technologie du Massachusetts). Pendant deux heures de scan, ils lisent des mots en anglais, puis écoutent différentes langues étrangères, dont certaines que Vaughn ne connaît pas.

Après avoir analysé les images de ces deux cerveaux, la journaliste s’attend à ce que les zones de son cerveau dédiées aux langages soient plus petites que celles de Vaughn. Et c’est le contraire qui se produit ! Les parties du cerveau de Vaughn (un hyperpolyglotte) utilisées pour comprendre le langage sont beaucoup plus petites que celles de la journaliste, même lorsqu’ils lisent les mêmes mots en anglais. Cela signifie qu’un individu ne parlant qu’une seule langue doit travailler plus dur et utiliser une plus grande partie de son cerveau qu’un polyglotte.

“Vaughn a besoin de moins d’oxygène pour activer les régions de son cerveau qui traitent le langage lorsqu’il parle dans sa langue maternelle, explique l’un des scientifiques. Il utilise tellement le langage qu’il est devenu très efficace dans l’utilisation de ces régions pour la production du langage. » Des zones plus petites, mais plus efficaces !

Difficile de savoir si cet Américain est né avec cette particularité ou si c’est à force d’apprendre des langues que son cerveau s’est adapté. Il faudrait que les scientifiques puissent scanner régulièrement des cerveaux de personnes apprenant les langues pour le savoir…

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En attendant de percer ce mystère, il ne reste plus qu’une chose à faire : continuer d’apprendre des langues pour modeler son cerveau et le rendre plus efficace ! Être bilingue permettrait même de ralentir les effets de la maladie d’Alzheimer.